Interview des globeblogueurs pour AVI assurance voyage
06/04/2016Sebastien et Laura, blogueurs voyage aguerris, ont accepté de nous donner leur conseils pour voyager en immersion, hors des sentiers battus. Voici leur interview.
Bonjour chers Globe-blogueurs, pourriez-vous d'abord vous présenter et nous parler un peu de votre blog : LesGlobeBlogueurs.com ?
Bonjour ! Derrière les Globe-blogueurs se cachent… Seb et Laura. Nous voyageons en couple depuis maintenant une dizaine d'années, rejoins depuis un an et demi par Hélio, qui a déjà pas mal baroudé du haut de ses 75 cm.
Je (Seb) bosse dans le domaine de l'éducation à l'environnement, il y a du taf… Et Laura dans la prévention santé, tous deux en milieu associatif.
Je crois que nous étions prédestinés à voyager ensembles. Nous nous sommes rencontrés alors que nous avions déjà un passif dans le domaine. Moi au Sénégal où j'ai vécu quelques mois et Laura au Togo, au Brésil, au Canada pour des aventures associatives. Dès le début, c'est une des passions qui nous a unis.
En 2013, frustrés de ne faire que des séjours courts, nous avons décidé de prendre un congé sans solde pour explorer nos contrées de prédilection : l'Amérique Latine, pendant un an.
C'est à cette occasion que nous avons créé notre blog, d'abord pour nous, pour garder une trace et parce que famille et amis nous harcelaient… Vu que nous aimons écrire et partager nos expériences, on ne s'est pas fait prier. Puis nous avons rencontré pas mal de voyageurs par ce biais, nous nous sommes pris gravement au jeu, et aujourd'hui, nous ne pouvons plus nous en passer !
Avant de partir, comment préparer un voyage quand on veut vivre en mode de vie local ? Comment choisissez-vous votre destination par exemple ? Les hébergements ? Que mettez-vous dans votre valise ?
Nous avons un grand secret, une formule magique qui fonctionne à tous les coups : on ne prépare rien. Non, plus sérieusement, nous sommes des adeptes de la rencontre en voyage, de la découverte, des surprises. Et pour être surpris, il faut créer les conditions pour pouvoir l'être. En d'autre termes, plus un voyage est préparé, moins vous pourrez vous écarter des sentiers battus, changer de programme et donc vous laisser surprendre.
En général nous repérons deux trois endroits phares que nous ne voulons pas louper sur des guides ou blogs qui ont un mode de voyage proche du notre, et pour le reste, nous nous laissons porter au fil des rencontres et opportunités sur place. Les meilleures « plans », c'est sur place qu'on les trouve, que ce soit pour les lieux d'intérêt ou les logements.
Sur ce dernier point, nous ne réservons que très rarement à l'avance. Un peu par flemme, mais surtout car nous préférons juger sur place, et trouver des petites adresses qui ne sont pas forcément dans les guides. Les hôtels pour backpackers, c'est pas trop notre truc, nous préférons les petites pensions tenues par des locaux.
Sur place, comment faites-vous ? Avez-vous des conseils ou des lieux de prédilection pour rentrer plus facilement en contact avec les locaux ?
Justement, le premier conseil est relié à ce que je disais juste avant : privilégier les petites pensions / hôtels, l'hébergement chez l'habitant. C'est une première entrée qui favorise les rencontres, avec les propriétaires déjà, mais surtout avec les autres pensionnaires. Il y a de fortes chances que vous soyez le seul étranger si vous suivez notre conseil, ce qui facilite les rencontres.
De manière générale, pour rencontrer les locaux, ce n'est pas très compliqué, il faut fréquenter les mêmes endroits : aller dans les petits restaurants de quartier, prendre les transports en commun, se poser sur un banc public, aller sur les marchés… Avec en plus une démarche bienveillante, il y a de fortes chances que ce soient les habitants qui viennent à votre rencontre.
Nous ne sommes pas particulièrement extravertis, nous avons un peu de mal à aller spontanément vers les autres et pourtant c'est en voyage que nous faisons le plus de rencontres.
Au niveau des langues étrangères, quels seraient vos conseils pour communiquer en voyage ?
Pour nous, il est fondamental de pouvoir communiquer avec les habitants lors de nos voyage et pas seulement avec les acteurs du tourisme. C'est pourquoi nous avons été quelque peu frustrés lors de nos voyages en Asie. En Amérique latine et dans la plupart des pays africains, le français, l'anglais ou l'espagnol sont très répandus, ce qui laisse un horizon énorme en terme de destinations.
Bien sûr, il faut s'exercer à l'espagnol et l'anglais, mais ça vient vite et nous avons pour la plupart quelques bases qui suffisent amplement pour se lancer. Je n'avais jamais appris l'espagnol à l'école, il m'a suffit de quelques semaines sur place, agrémentées d'un stage intensif dans une famille sur les rives du lac Titicaca pour me sentir suffisamment à l'aise et commencer à engager le dialogue.
En ce qui concerne les transports sur place, avez-vous des recommandations ? Des modes de transports plus propices à l'échange interculturel ?
A plus d'un titre, nous sommes adeptes des transports en commun, et plus particulièrement les bus. D'ailleurs nous avons écris un petit guide à ce sujet. D'abord parce que c'est plus écolo qu'une voiture personnelle, aussi parce que c'est plus économique et enfin parce que ça favorise énormément les échanges.
Bien sûr, il peut arriver quelques mésaventures, mais c'est justement ce qui permet de briser la glace et créer des moments très forts. Je me souviens notamment d'un trajet en montagne dans un bus de nuit dans le nord du Pérou. Au milieu de la nuit, nous avons été bloqués par un glissement de terrain. Se retrouver dans cette situation, en étant les seuls étrangers, ça créé des liens ! Nous avons fait de superbes rencontres dans ces moments, qu'ils aient été difficiles ou banals.
Comment vous orientez-vous au niveau des activités sur place ?
Au fil de l'eau ! Ce qui nécessite de prendre un peu plus de temps que lorsque tout est planifié au millimètre des semaines à l'avance, mais c'est aussi une garantie de ne pas être déçu ! Tout simplement parce que découvrir un endroit ou une activité à laquelle on ne s'attendait pas, c'est forcément une surprise, la plupart du temps agréable. Nous avons sûrement fait plein d'activités connues, répertoriées dans les guides, mais si on ne le sait pas, l'impression de découverte est bien plus savoureuse !
Alors nous allons à la pêche aux infos sur place, en interrogeant les voyageurs (locaux ou étrangers), en écoutant les habitants, en allant à l'office du tourisme (officiel) s'il existe.
Avez-vous déjà effectué des missions humanitaires ou de volontariat et pensez-vous que ce soit important pour voyager en immersion ?
Oui, Laura comme moi avons eu des expériences de bénévolat en Afrique de l'ouest. Ces expériences ont été très fortes émotionnellement, surtout que c'étaient nos première expériences hors Europe. Le décalage culturel est très important, et nous avons bien plus appris qu'apporté.
Ce sont des expériences inestimables si on part dans de bonnes conditions, mais il faut être très prudent quand on choisit un organisme. Personnellement j'étais parti au Sénégal avec des amis sans faire appel à un organisme intermédiaire, nous avions monté une asso et contacté une ONG locale.
Je me méfie de ces organismes qui font payer souvent très cher pour faire du volontariat. C'est une façon de rémunérer des projets qui sont souvent honorables dans le fond, mais je suis gêné par le fait de faire payer pour être volontaire, c'est un non sens. Pour moi, soit on a réellement besoin de main d'œuvre, de compétences, soit on fait des appels au don. J'ai entendu beaucoup trop de témoignages de volontaires payant des sommes importantes pour aller faire deux semaines ou un mois d'alphabétisation ou autre. Comment être réellement efficace avec des missions si courtes, sachant le temps d'adaptation indispensable à la culture locale ?
Que pensez-vous de modes de séjours tels que le wwoofing ? Est-ce selon vous un bon moyen de voyager en immersion ?
Oui et non. En fait nous n'avons jamais fait de wwoofing, helpx ou autre séjours de ce genre. Soit nous avons fait du volontariat à 100 %, soit nous avons voyagé sans travailler du tout.
L'idée de faire un mix des deux est très intéressante. Cela peut permettre en principe de voyager, de découvrir une autre culture sans nécessairement avoir les poches pleines.
Mais de ce que nous avons pu observer, nous mettrions tout de même certains bémols. Dans beaucoup de fermes, les volontaires sont entre occidentaux, ce qui ne favorise pas les échanges avec les locaux. D'autre part, il y a des abus manifestes dans certains cas. Nous avons par exemple vu des agences proposant des activités touristiques tenues à 100 % par des volontaires… Du réceptionniste au guide. Nous préférons largement faire appel à un guide local expérimenté, qui connaît sa région. Qualitativement et éthiquement, ces dérives (que j'espère rares) nous posent question.
Bref, avant de se lancer dans ce genre de séjour, nous pensons qu'il faut bien faire attention où l'on met les pieds et surtout privilégier les initiatives locales, à petite échelle, qui ne fonctionnent pas qu'avec des volontaires étrangers. Ces précautions d'usage prises, l'expérience peut être d'une richesse inestimable !
L'équipe d'AVI International assurance voyage